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Guerre au Proche-Orient : les Etats-Unis embarqués, de gré et de force, dans les opérations militaires israéliennes

La situation n’a guère d’équivalent dans un passé récent. Au Proche-Orient, l’administration Biden accepte d’être à la remorque d’un allié, Israël, lancé dans des opérations militaires sur plusieurs fronts, à Gaza, au Liban et même au Yémen. Des opérations que Washington voudrait limiter, par crainte d’une escalade régionale imprévisible, mais dont elle loue les résultats et dont elle facilite la conduite, avec un déploiement américain massif en Méditerranée orientale, s’ajoutant à la poursuite de livraisons d’armes. Une sorte de contradiction absolue dans les termes – particulièrement délicate à assumer à trente-sept jours de l’élection présidentielle –, qui a atteint son pic la dernière semaine de septembre.
Alors qu’à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, les diplomates américains et français s’escrimaient à promouvoir l’idée d’une trêve au Liban, l’armée israélienne préparait une frappe historique à Beyrouth, contre le quartier général souterrain du Hezbollah. Une frappe dans laquelle a péri le chef de l’organisation, Hassan Nasrallah, et qui a probablement nécessité l’emploi de bombes de 900 kilos, de fabrication américaine, selon le Washington Post.
Le fait qu’Israël n’ait pas prévenu le Pentagone de l’imminence de cette opération n’est pas forcément surprenant, car l’Etat hébreu a toujours préservé son autonomie d’action. Mais l’administration Biden était persuadée, à la lumière des échanges diplomatiques, que Benyamin Nétanyahou et son entourage validaient l’idée d’un cessez-le-feu de vingt et un jours. Ecran de fumée. Il devient, dès lors, difficile de trouver une cohérence dans la ligne suivie par la Maison Blanche, tant l’écart entre les intentions et la réalité devient béant. Les fuites anonymes répétées, dans la presse, concernant l’irritation de Joe Biden envers le premier ministre israélien n’en sont que plus futiles.
Dans un communiqué, le président américain a commencé par souligner, samedi 28 septembre, que la mort de Nasrallah représentait « une mesure de justice pour ses nombreuses victimes, dont des milliers de civils américains, israéliens et libanais ». C’est pourtant, indirectement, avec le Hezbollah que le médiateur américain Amos Hochstein, conseiller de Joe Biden, avait œuvré, à l’automne 2022, pour la conclusion d’un accord historique entre Israël et le gouvernement libanais – simple valideur – sur la délimitation de la frontière maritime entre les deux Etats voisins, indispensable pour l’exploitation des ressources gazières. Peu avant l’été, les Etats-Unis espéraient une même issue sur la frontière terrestre, en distinguant cette question de celle d’un cessez-le-feu à Gaza, réclamé par le Hezbollah.
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